Ayiyikoh

Ayiyikoh

Ayiyikoh, le fablab de Yopougon, joue l’insertion des jeunes Ivoiriens.

Les partenaires de Montpel’libre participent aux actions de promotion des logiciels libres, de la culture libre et des biens communs qui se trouvent à la jonction des secteurs d’activités du numérique, des industries culturelles et créatives, de l’économie sociale et solidaire, de la responsabilité sociale et environnementale, du développement durable, de la recherche et formation de l’éducation scientifique ainsi que de l’éducation populaire, notamment celles menées en lien avec Ayiyikoh.

Montpel'libre & Ayiyikoh entretiennent des relations collaboratives et ainsi réalisent des Jerry Party, proposent ensemble des ateliers à distance, des webinaires, des échanges d'expériences.

« Ayiyikoh » de la langue godié, en Côte d’Ivoire, cela veut dire : mettons nous ensemble, associons nous. C’est exactement ce que viennent de faire Ayiyikoh et Montpel’libre dans le cadre de leur partenariat.

Les codeurs d’Ayiyikoh à Abidjan, qui défendent depuis 2014 les logiciels libres pour l’autonomie économique en Afrique.

Le fablab forme les jeunes au code et à l’entrepreneuriat.

L’histoire démarre en 2014, sur les bancs de l’université et dans les clubs informatiques. D’événement tech en découverte de Linux se forme une bande de copains, qui se découvre l’envie de créer son propre lab. Puisque l’école manque de pratique technologique et qu’ils n’ont pas de cadre pour développer leurs projets, Loulou Beugré et Pacôme Kouakou N’dri s’associent pour lancer « @yiyokoh, incubateur et fablab ».

Depuis deux ans, c’est dans un local prêté par la famille que la vingtaine de jeunes aux profils variés qui forment la communauté Ayiyikoh se retrouvent. Le jour de ma visite, derrière les écrans dépassent une dizaine de têtes. Concentrées sur l’apprentissage de code. Je m’installe dans la salle de réunion. Sur les murs, le ton est donné : les logos des grandes communautés libristes ont été peints à la main.Les préceptes du partisan de l’open source Florent Youzon sont ici à l’œuvre. D’ailleurs, le tonton des logiciels libres en Afrique ne cesse d’inspirer ces jeunes et les soutient avec enthousiasme.

Pour la plupart autodidactes, les codeurs d’Ayiyikoh affichent un haut niveau en informatique et réseaux. Ce n’est pas un hasard si la bande de geeks ivoiriens s’est fixée comme axe majeur de projets pour le lab la création de frameworks, ce socle d’applications qui leur permettra d’arrêter « d’être consommateurs mais plutôt producteurs », explique Moussa Coulibaly, infographiste. Le premier prototype en cours de développement se nomme Soutra, comprenez « faut m’aider » en nouchi (le jargon ivoirien tant chéri dans le pays). « Nous voulons inculquer la culture du libre, partager cette philosophie qui réunit nos valeurs et est adaptée à notre contexte africain ».

Le fablab a choisi le statut d’association. Son modèle économique ? Ayiyikoh effectue des prestations de développement d’applications mobiles et de sites web. Le dernier projet en date est né lors du Festival de promotion des activités génératrices de revenus (FePro AGR) : Blikoto « palabre de brousse terminé » est une application de gestion des conflits fonciers, sujet très sensible en Afrique où ils sont source de nombreuses querelles et escroqueries. Le fablab de Yopougon participe aussi à des hackathons et a d’ailleurs été deux fois lauréat de l’Africa Web Festival.