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Information | Logiciels de surveillance des examens | Monde | Octobre 2020

lundi 9 novembre 2020

Pour certains étudiants, l’annonce de la surveillance des examens via webcam est la goutte qui a fait déborder le vase

Après une fin de semestre compliquée, tant pour les étudiants que pour le corps enseignant, les étudiants, eux, voient cette nouveauté d’un très mauvais œil.

Pour de nombreux étudiants, les solutions envisagées par les écoles privées et les universités sont perçues comme une intrusion dans leur vie privée.

Mais quelle est la vision de la justice à ce sujet ? Légalement est-il possible de surveiller un étudiant dans son environnement personnel par la webcam de son ordinateur, tout en bloquant l’accès à toutes les autres fonctionnalités de celui-ci ?

Pour Maître Wéry, avocat aux barreaux de Bruxelles et de Paris, les logiciels de télésurveillance des examens (Proctorio, ExamSoft, Testwe, Wiseflow, Blackckboard…) sont « évidemment attentatoires à la vie privée. » Mais selon ce spécialiste en droit des technologies, « la question n’est pas de savoir s’il y a une atteinte, mais plutôt de savoir si celle-ci est légitime ou pas ».

Les logiciels de surveillance utilisés pour contrôler les examens se sont généralisés depuis le début de la pandémie. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, des étudiants rapportent des situations de stress, des dysfonctionnements du logiciel, des exemples de fonctionnalités invasives, et des inégalités face à ces nouveaux outils numériques.

Ces logiciels, dont le but est de détecter d’éventuelles triches, peuvent entre autres : faire un scan à 360 degrés de la pièce dans laquelle se trouve l’étudiant, suivre son regard via la webcam, détecter les mouvements de sa souris, de sa bouche, un bruit dans la pièce, enregistrer des extraits vidéos et captures d’écran lorsqu’un comportement paraît suspect (si l’élève détourne son regard de l’écran plus régulièrement que d’autres élèves travaillant pour le même examen par exemple).

L’Université libre de Bruxelles (ULB) fait partie des institutions qui n’auront pas recours à ce type de méthode “anti-triche”. Selon un responsable du centre d’appui pédagogique de l’ULB, le jeu n’en vaut pas la chandelle. « Ces logiciels n’empêcheront pas certains étudiants de tricher. À cela s’ajoute la question de la légalité. Pour prendre des photos de quelqu’un, il faut son consentement. Mais dans ce cas, comment peut-on considérer que le consentement de l’étudiant est non-contraint et libre, s’il doit le donner pour passer son examen ? »

On est alors en droit de se poser la question, à savoir si surveiller une camera de surveillance, est une atteinte à la liberté, dans le cas où celle-ci ne serait pas consentie par ladite surveillée et entreprendrait une action non consentie ? Une action illégitime peut elle devenir légitime si celle-ci légitime son action ?

Quoiqu’il en soit et dans tous les cas, il parait d’autant plus évident de préférer l’utilisation des logiciels libres pour bien connaître le comportement de ces applications.

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