Vive le Numérique Libre !
À lire dans le numéro 13 de la collection numérique de l’Amue.
La stratégie française en matière d’open source et de promotion du logiciel libre vient de connaître un nouveau tournant à la suite des mesures décidées par le Gouvernement lors du Comité interministériel de la transformation publique du vendredi 5 février 2021.
Ces mesures constituent une première traduction des recommandations que la mission sur la politique publique de la donnée et des codes sources, qu’Éric Bothorel, Député des Côtes-d’Armor a eu la responsabilité de conduire à la demande du Premier ministre, à formulées à l’issue de 6 mois de travaux et plus de 250 auditions.
Partageant notre constat selon lequel notre pays a besoin de plus d’ouverture et, malgré ses bons résultats dans les comparaisons internationales, d’une politique de la donnée volontariste pour piloter l’action publique, renforcer sa transparence vis-à-vis de nos concitoyens et soutenir l’innovation au sein du service public, le Gouvernement a annoncé l’ouverture, d’ici fin 2021, de nouvelles bases de données et codes sources publics.
Parmi eux, on compte notamment les codes sources de FranceConnect, d’Affelnet Lycée (affectation des élèves) ou du calcul du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Nos propositions en matière de renforcement de la gouvernance de la politique de la donnée et de création d’une mission « logiciel libre » au sein de la DINUM ont également été suivies.
Nous ne pouvons que nous réjouir et nous féliciter que nos orientations soient suivies d’effet aussi rapidement. Vecteur de mutualisation des coûts et d’efficience, de simplification des démarches, d’amélioration du service public, de renforcement de la sécurité des systèmes d’information ou encore d’autonomie stratégique par rapport à des outils propriétaires majoritairement étrangers, le logiciel libre et l’open source possèdent plus d’un atout qui commandent de les placer au cœur de notre stratégie de transformation numérique de l’État et de l’économie.
Beaucoup reste à faire, toutefois, et les freins sont nombreux, en matière de culture de la donnée ou de formation des décideurs par exemple, mais ils sont surmontables si nous nous en donnons les moyens collectivement. Le numérique, les données et les codes ne sont pas qu’un sujet « tech ». Ils sont éminemment politiques et démocratiques. Ils doivent être l’affaire de tous et nous n’avons plus de temps à perdre pour avancer. Merci à l’Amue d’y contribuer !